1964 vous évoque-t-il quelque chose de précis ?
A condition d'être né(e) vous pourriez vous rappeler par exemple des Jeux Olympiques de Tokyo, des performances de Christine Caron, de ce qui sera la dernière victoire d'Anquetil sur Poulidor dans le Tour de France ou bien de celle du boxeur Cassius Clay, du Prix Nobel de la Paix de Martin Luther King, de la mort de Nehru – premier ministre indien - ou de Flipper le dauphin, ou … d'un événement plus personnel.
Notre petite commune de Châteauneuf connut, elle, cette année-là un regain de notoriété. Elle devint l'espace de quelques jours l'objet de commentaires dans la presse locale et dans les foyers à l'occasion d'un fait divers moins fréquent à cette époque, moins banal qu'aujourd'hui. Précisément le 29 septembre à 16h45, Adèle Richard, buraliste, fut contrainte de remettre sa caisse et les 250 francs qu'elle contenait sous la menace d'une arme « de fort calibre » à un jeune malfrat que son complice attendait au volant d'une Peugeot 203, voiture volée auparavant à Lyon. A l'issue de barrages routiers, les fuyards furent rattrapés par les gendarmes près de Faverges, dans un bus, dissimulés sous des banquettes. Ramenés au village, confondus lors de leur confrontation avec la commerçante qui reconnut sans hésitation aucune le « rouquin » !, ils passèrent rapidement aux aveux, furent présentés à la justice et écroués. Ils s'agissait, nous dit le journaliste, d'escrocs, de déserteurs récidivistes qui sévissaient depuis quelques temps dans la région (Détrier, Grenoble) mais auteurs également d'autres exactions sur Lyon et Paris.